Menu
Libération
Histoire

Homicide à huis clos à Fleury

Article réservé aux abonnés
Denis Ardon, 22 ans, est-il mort en 2007 des suites d’une bagarre avec d’autres détenus ? Un témoin dément ce scénario en mettant en cause les surveillants.
publié le 30 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 30 juillet 2009 à 6h51)

«Mon fils est rentré vivant en prison, ils me l'ont rendu mort.» Au téléphone, on ne perçoit pas de colère dans la voix de Denise Ardon. Son fils Denis, 22 ans, est mort le 25 août 2007 à Fleury-Mérogis. Son décès, attribué à une bagarre entre détenus, pourrait être le fait de surveillants, selon un témoignage révélé par Le Monde.

Denis Ardon était incarcéré depuis le 15 juillet 2007 à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, suite à une condamnation à huit mois de prison, dont quatre avec sursis, pour «usage, transport, détention et acquisition non autorisés de stupéfiants». «Du cannabis», dit sa mère. C'était sa première incarcération.

Ce samedi 25 août, il se trouve mêlé à une bagarre, vers 17 heures. Sûrement une histoire de cigarette. Deux surveillants scrutent les 226 détenus de la cour de promenade. Certains recoins sont hors de leur champ de vision. Lorsque la bagarre est repérée, un surveillant enjoint par micro les détenus de cesser de se battre. Ensuite, les témoignages des surveillants divergent. Plusieurs affirment que l'affrontement cesse. Un autre, cité dans un avis de la Commission nationale de déontologie et de sécurité (CNDS), révélé par Libération le 29 janvier dernier, déclare : «Une fois l'attroupement dispersé, j'ai vu un petit noyau de détenus (moins de dix), donner des coups de pieds à un autre détenu qui se trouvait à terre».

Morsure. Un détenu ayant une formation de secouriste affirme avoir mis