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Libération

Colonna : le parquet n’oublie pas les avocats

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Justice . Ouverture d’une procédure disciplinaire.
publié le 1er août 2009 à 6h51
(mis à jour le 1er août 2009 à 6h51)

«L'affaire Colonna commence», prophétisait son avocat Patrick Maisonneuve au lendemain de la condamnation du nationaliste corse pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, en avril. Cela se confirme. Comme l'a révélé Le Figaro, le parquet vient d'ouvrir une procédure disciplinaire contre ses défenseurs, Mes Maisonneuve, Sollacaro, Simeoni et Garbarini.

Leur crime de lèse-majesté ? Avoir claqué la porte de la cour d'assises, suivant la consigne de leur client, Yvan Colonna, après le refus d'une nouvelle reconstitution du meurtre : «J'ai décidé de ne plus comparaître, vous ferez ce que vous voudrez, vous me condamnerez, mais ce sera sans moi ! Je m'en vais, je demande à mes avocats de quitter ce procès.» Lesquels «désertent» l'audience en solidarité avec lui. En s'exposant à des poursuites. Le pataquès provient d'un hiatus entre le code pénal français et la Convention européenne des droits de l'homme. Pour le premier, présence obligatoire d'un avocat aux assises - tout accusé méritant d'être défendu - ; pour la seconde, présence facultative d'un avocat, l'accusé étant libre de choisir son mode de défense : présence ou absence, avec ou sans avocat.

Brise de mer. Il faudrait réformer le système. Outre que la jurisprudence européenne l'emporte naturellement sur la française, cette dernière génère son propre foutoir : en France, quitter théâtralement les assises peut conduire à la suspension d'un procès. Pour contourner