A Hautmont (Nord), un an après la tornade, le quartier de l'Exotique a des allures de village de vacances triste, avec ses 32 mobil-homes où se serrent les sinistrés. Entre les rues du Vélodrome et Fernand-Rousselle, dans le triangle le plus durement frappé par des vents de plus de 200 km/h, là où trois personnes sont mortes, les ruines des maisons dévastées ont disparu. Abattues. «Je pensais pouvoir récupérer quelque chose de ma maison. Mais la dalle avait bougé, il y avait une fissure à la cave. Personne n'aurait pu reconstruire là-dessus», raconte Martine Franciamore. On l'avait rencontrée le 5 août 2008, deux jours après la tornade, essayant de sauver ce qu'elle pouvait de ses affaires. De son pavillon, il ne restait que quelques murs du rez-de-chaussée. Les étages ? Envolés. En février, elle a dû se résoudre à la démolition. «C'est dur. La pelleteuse prend des bouts de vos meubles, vos vêtements restent accrochés à la pelle. Vous voyez vos années partir. Des choses qui pour les autres sont dérisoires, mais qui pour vous sont des souvenirs.»
Terrain vague. Elle a tenu à assister à la scène. «Je voulais aller jusqu'au bout. C'est un deuil. C'est comme quelqu'un que vous aimez, vous allez jusqu'au cimetière.» Martine reçoit désormais dans la minuscule salle à manger de son mobil-home, fourni par l'Etat, où elle vit depuis dix mois. «Cet hiver on a eu très froid. Les tasses, on les passait au micro-ondes quand on voulait les ut