Les matelas sont posés à même le trottoir, quelques hommes sont allongés, le regard lessivé et le corps fatigué. Cela fait maintenant quatre jours qu'une poignée de salariés du restaurant Oscar, au coeur du quartier de la Bastille, à Paris, ont entamé une grève de la faim contre le traitement que leur ferait subir le gérant de leur restaurant: «Injures racistes, non-versement des salaires et même menaces de mort», expliquent-ils.
Mercredi, ils ont porté plainte pour «propos racistes». Le restaurant a fermé, mais ils restent. Ils attendent depuis que «l'Etat se bouge».
Histoire. «Mr. Maurice [le gérant] mettait souvent un torchon sale sur sa tête, et imitait les Arabes pour se moquer de nos traditions» raconte Assadi Taieb, le cuisinier du restaurant. Au fil des jours, les insultes se seraient multipliées: «Vous êtes nuls, vous n'êtes bons qu'à passer le balai dans la rue, et encore!», «tous les Français devraient voter Le Pen pour dégager tous les immigrés».
Une première grève est organisée fin mai lorsque leur patron décide de licencier le délégué syndical M. Amokrane. Devant la solidarité des grévistes, le gérant fait machine arrière. Pourtant, quelques jours plus tard, «j'ai reçu des menaces de mort de quelqu'un qui s'est présenté comme le directeur du restaurant», confie-t-il. «Il a juré devant tous les salariés-grévistes que j'allais mourir».
Le mois dernier, à l'arrivée d'un nouveau ch