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Libération
TRIBUNE

Monsieur Besson, cessez de détourner les droits de l’enfant

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par Michel TUBIANA, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme.
publié le 14 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 14 août 2009 à 6h52)

Je ne ferai pas l’injure au service de presse d’Eric Besson de ne pas connaître le poids des mots et de l’histoire : aussi suis-je stupéfait du communiqué qu’il a publié le mercredi 12 août. Celui-ci, tout en l’habillant d’une référence à la convention des droits de l’enfant, recourt à la nécessité de ne pas séparer les enfants de leurs parents pour justifier l’enfermement de mineurs et leur expulsion.

Certes, toute comparaison historique serait déplacée mais le détournement sémantique et juridique auquel se livre le ministère de l’Identité nationale montre que l’on ne doit jamais oublier, citation pour citation, les dispositions de l’article 30 de la déclaration universelle des droits de l’homme qui rappellent qu’aucune des dispositions de ce texte, comme de tous les textes qui en procèdent (et la convention des droits de l’enfant en est un), n’autorise à détruire les droits et libertés qui y sont énoncés.

Suivons le raisonnement du ministère : la convention des droits de l’enfant recommande aux Etats de ne pas séparer les enfants de leurs parents, donc en enfermant et, parfois, en expulsant tout ou partie d’une famille (le ministère ne s’interdit pas en effet d’expulser partie d’une famille laissant l’autre dans le plus grand désarroi), il satisfait à cette convention.

Mais la convention des droits de l’enfant n’a jamais été faite pour autoriser les Etats à séparer les familles, à enfermer les enfants, à les priver d’école, de logement, de soins médicaux, de leurs amis et, po