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Libération

Prison : MAM copie le rapport édulcoré par Dati

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Suicides. Une série de mesures pour repérer les détenus à risque.
publié le 19 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 août 2009 à 6h51)

De l'art de faire du neuf avec du vieux, tout en prétextant la transparence. Hier, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, se voyait remettre un rapport de l'administration pénitentiaire (AP) sur les suicides en prison depuis 2009 - une «étude interne»,«factuelle», précise Guillaume Didier, porte-parole de la chancellerie.

Depuis janvier, entre 88 et 92 détenus se sont suicidés selon plusieurs associations, contre 81 selon le ministère - qui a revu ses chiffres à la hausse, en décidant de prendre en compte les détenus qui se sont suicidés en cellule, mais aussi ceux dont la mort est survenue plus tard à l’hôpital, ce qui n’était pas le cas avant. La ministre a annoncé hier une série de mesures pour lutter contre le fléau, parmi lesquelles la généralisation de «kits de protection» destinés aux détenus à risque - draps et couvertures indéchirables, pyjamas en papier à usage unique pour éviter les pendaisons -, ainsi que des matelas anti-feu, une meilleure formation des surveillants et la mise à contribution de détenus volontaires, chargés d’accompagner les prisonniers en situation de détresse psychologique.

Ça sent un peu le réchauffé ? Revoilà le rapport Albrand, commandé par Rachida Dati, alors garde des Sceaux, sur les suicides en détention. En avril, le médecin Louis Albrand avait boycotté la remise de son propre rapport au ministère, estimant qu'il avait été «édulcoré», puis «enterré parce qu'il ne plaisait pas à l'AP».

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