La cour d'appel de Paris a dit non. Georges Cipriani ne bénéficiera pas d'un régime de semi-liberté, prélude à une libération conditionnelle. L'ancien d'Action directe (AD), arrêté dans une ferme du Loiret, le 21 février 1987, en compagnie de Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Jean-Marc Rouillan (le «noyau dur» d'AD) y croyait pourtant, affirme son avocat, Me Chalanset. «Ça va être très dur.»
L'homme, âgé de 59 ans, avait été condamné (en 1989 puis en 1994) à la prison à perpétuité pour complicité d'assassinat, comme Rouillan. Ils avaient, avec Ménigon et Aubron (toutes deux condamnées pour assassinat), tué le général Audran en 1985 et le patron de Renault, Georges Besse, en 1986. Après un passage à l'hôpital psychiatrique en 1993, dû aux conditions d'isolement qui le rendaient fou, le militant, qui se considère comme un «prisonnier politique» avait passé un diplôme de pâtissier, poursuivi des études supérieures, s'était trouvé un boulot à la banque alimentaire dans la perspective de sa libération. Le job devait lui rapporter 500 euros par mois. Et, le 30 avril, après vingt-deux ans de détention, un jugement de première instance avait donné le signal pour entrouvrir les portes de la prison d'Ensisheim où se trouve Cipriani. Le parquet s'était empressé de les refermer en faisant appel. La cour d'appel vient de les cadenasser à nouveau. Pourquoi ? Le travail de Cipriani n'était «pas de nature à lui permettre d'indemniser les victimes»,<