Il y a des gens bien. Il y a des gens qui pensent bien. Il y a des gens que l’on suit. Parce que leur chemin est clair. Comme la rivière du Gardon. Là où Bertrand et Claudie Cortellini se sont rencontrés pendant l’été 73. Je suis né à l’été 73. Et à l’autre bout de la France, dans ce sud où la chaleur atteignit un record, où le côtes-du-rhône avait mauvaise réputation, un homme et une femme, au cœur tendre, au cœur pur, se croisaient. Une première fois. Bertrand arrivait de sa Suisse natale, près de Nyon. Il était venu en 2 CV, avec son copain Zouzou au volant. Pendant le voyage, pour remplacer l’autoradio, Bertrand joua à la guitare les standards de l’époque, Dylan, Bowie, Hendrix ou Donovan.
La jeunesse ensoleillée se retrouvait au bord de la rivière où s'improvisaient des plages pour l'été. Claudie y allait souvent. Pour se baigner. Bertrand se souvient, c'était hier. «Quand je l'ai vue sortir de l'eau, je l'ai aimée. Elle était la plus belle.» Le lendemain, il y a une fête au village. Claudie est là, Bertrand se renseigne. C'est Claudie Saintpierre. La petite-fille du maire. La famille Saintpierre est importante dans la région. Des agriculteurs. Socialistes. André, le père de Claudie, s'occupe de ses 15 hectares d'abricotiers, de cerisiers et de vignes. Chaque année, il transporte ses raisins à la cave coopérative. C'est un homme respecté qui aime sa femme et ses trois filles. «A la maison, on parlait souvent de politique, il y avait de sacrées engueulades pa