Une île-éprouvette ? Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, et Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, sont arrivées vendredi matin à la Réunion pour observer in vivo la progression du virus H1N1. Une visite de deux jours, «dans une logique d'anticipation et de préparation à la gestion de l'épidémie», précise un communiqué ministeriel. En clair, voir comment le département se débrouille face à la grippe A, qu'ont déjà contractée entre 22 000 et 30 000 habitants, selon les estimations. Puis en tirer des leçons pour la métropole, encore relativement épargnée.
Les Réunionnais s'estimant transformés en cobayes, Roselyne Bachelot a vite corrigé le tir. «La Réunion n'est pas un laboratoire, a-t-elle assuré depuis le centre hospitalier régional (CHR) de Bellepierre, à Saint-Denis. C'est le premier département de France en phase épidémique, ma visite s'imposait naturellement.»
L'île déplore deux décès et une vingtaine de patients sont hospitalisés, dont trois dans un état sérieux. Plus de 14 300 élèves sont absents des cours, soit 6,5 % des effectifs de l'académie, mais aucune école n'a fermé (la rentrée a eu lieu le 18 août). Ce qui incite le recteur Mostafa Fourar à adresser un message optimiste à la métropole :«Pas d'affolement, il faut rester serein.»
En attendant, la ministre a annoncé l'envoi à la Réunion de près de 2 millions de masques «antiprojections», de 600 000 masques FFP2 pour les professionnels et de 41 000 doses de Tam