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Libération
TRIBUNE

Cameron, chronique d’un désossage ordinaire

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par Tiennot GRUMBACH, avocat du barreau de Versailles.
publié le 3 septembre 2009 à 0h00

Le groupe Cameron International Corporation, dont le siège est à Houston, intervient dans le secteur pétrolier, notamment dans la fabrication de machines et de pièces détachées pour les opérations sur les champs de pétrole. Il y représente près de 60 % de l’activité mondiale. Cameron France SA, sa filiale française - via une holding anglaise et une autre luxembourgeoise - est implantée à Béziers. Déjà, en 2006, le groupe avait retiré à sa filiale biterroise une activité profitable pour la transférer en Italie. A cette époque, le groupe s’installe en Roumanie, sur le site de Campina pour y développer des compétences dans une activité voisine de celle de Béziers. Les deux filiales sont toutes les deux sous le contrôle de la holding britannique.

Le 24 décembre 2008, la direction rencontre les syndicats. Les trois dernières années d’activité de Cameron France ont permis d’engranger des réserves. FO, CFDT et CGT réclament une augmentation des salaires de base. La direction refuse. Un procès-verbal de désaccord est formalisé. Pour l’année 2009, les augmentations de salaire sont affectées au seul mérite et limitées de 0 à 3 %. L’ambiance n’est pourtant pas à la contestation car un complément de rémunération de deux mois de salaire environ va être payé via la participation aux résultats de l’entreprise.

Mais le 4 février, premier rebondissement : une communication mondiale du président du groupe sonne le tocsin. Distribuée dans toutes les filiales et donc à tout le personnel de Bézier