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Le Grand Orient reste entre hommes

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Franc-maçons . Un vote rejette l’affiliation des femmes.
publié le 5 septembre 2009 à 0h00

Caramba, encore raté ! Le convent annuel du Grand Orient a une fois de plus refusé l’entrée des femmes au temple. Vendredi, 56 % des délégués ont refusé le principe de leur initiation ; pis, 58 % ont également refusé que les sœurs déjà initiées dans des loges féminines ou mixtes puissent ensuite être affiliées au GO.

Depuis six ans, la question des frangines empoisonne la principale obédience maçonnique française (44 000 membres). La problématique a longtemps été repoussée pour d'ésotériques raisons de procédures (on débattait en vain sur les conditions de l'organisation du débat sur la mixité). Mais cette année, lors du congrès à Lyon, plus question de se réfugier dans le jésuitisme : c'est oui ou non, nom de Dieu ! Eh bien ce sera non. L'ancien grand maître du GO, Jean-Michel Quillardet, s'en inquiétait par avance : «L'image du Grand Orient se dégradera vis-à-vis de la société.» Il ne croit pas si bien dire. Un autre dignitaire s'en désole : «Les nouvelles générations de frères, qui vivent la mixité dans leur vie profane depuis l'école primaire, ne comprennent pas que nous ayons encore ce débat.»

L’actuel grand maître du GO, Pierre Lambicchi, s’est bien gardé de prendre position sur le fond de la question. Mais sur la forme, il s’est diablement engagé en initiant l’an dernier une procédure disciplinaire contre 169 frères qui avaient eu l’outrecuidance d’initier huit sœurs dans des loges locales. Une simple provocation à la base, destinée à déclencher un déb