L'ancien Premier ministre Lionel Jospin et son ministre de la Défense Alain Richard ont fermement contesté avoir discuté de l'éventualité d'opérations «Homo» (assassinats ciblés ) après le 11 septembre 2001. Un ancien cadre de la DGSE réagit, sous le couvert de l'anonymat, à la publication par Libération des notes du général Philippe Rondot qui font état d'une «planification à faire» concernant les opérations «Alpha» et «Homo».
Les écrits de Rondot doivent-ils être pris au sérieux ?
Je ne vois pas Philippe Rondot inventer le compte rendu d’une réunion. Mais d’abord une précision : lorsqu’il mentionne le mot «Alpha» dans ses notes, il parle des commandos qui sont chargés d’exécuter les opérations «Homo». «Alpha», c’est le nom des unités spéciales chargées de passer à l’acte. La structure préexiste au sein du service action de la DGSE. Ce sont des gens qui s’entraînent tous les jours à tuer des gens alors qu’ils n’en tueront peut-être jamais de leur vie.
Donc les responsables politiques peuvent nier les discussions, mais pas l’existence d’un tel dispositif…
Ces équipes existent parce que le président de la République a ce pouvoir. Un pays doit être en mesure d’exécuter ce type de mission. On est face à des atteintes aux intérêts stratégiques du pays. Ce sont des gens que l’on ne peut pas neutraliser autrement. Le président peut donc donner l’ordre au directeur de la DGSE d’exécuter une cible. Des gens sont prêts en permanence. Il