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Libération

Rondot à la pêche aux agents

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En 2002, le général faisait libérer des membres de la DGSE interpellés en Espagne.
publié le 12 septembre 2009 à 0h00

«Disparition de l'Officier traitant et de son agent.» Durant quelques heures, en avril 2002, le général Philippe Rondot a bien cru avoir perdu toute trace de deux agents de la DGSE en Espagne. C'était très ennuyeux parce qu'ils étaient partis pour un «exercice Alpha», et dans les notes de Rondot, le code «Alpha» désignait les équipes préparées aux opérations «Homo» (lire ci-contre), c'est-à-dire aux assassinats ciblés. Mystérieux exercice. Les agents «disparus» étaient en réalité sous les verrous. Et le général s'est chargé de régler l'épineux dossier jusqu'à leur libération six mois plus tard. En prenant, comme toujours, des notes.

En mai 2002, lorsqu'il dévoile «l'affaire espagnole» à Michèle Alliot-Marie, qui vient de remplacer Alain Richard au ministère de la Défense, le général Rondot évoque «un exercice d'entraînement logistique destiné à tester un agent de la DGSE». «Près de Manresa (province de Barcelone), la police a découvert le transport clandestin d'une arme de guerre de longue portée avec une mire télescopique, résume l'ancien procureur général de Catalogne José María Mena Álvarez, joint par Libération. Les investigations ont permis l'arrestation de deux citoyens français, l'un d'eux étant algérien d'origine. Ils ont été placés en détention à cause du risque de fuite, et pour le "danger imminent" que représentait l'usage de l'arme. A aucun moment, ils ne se sont présentés comme des agents de l'Etat français.»