ALAIN JUPPé Maire de Bordeaux
C'est dans les villes où vivent et vivront la majorité des êtres humains que se joue l'avenir de notre planète. Or les zones urbaines sont accusées de tous les maux : bruit, pollution, déchets, consommation à outrance d'eau et d'énergie… leur mode de fonctionnement est cause de multiples atteintes à notre environnement. C'est souvent une réalité. Est-ce une fatalité ? Une autre façon de bâtir et de vivre la ville, plus respectueuse des équilibres naturels et sociaux, est possible. Un phénomène illustre mieux que tout autre les dérives de l'urbanisation qu'il nous faut combattre désormais : celui de l'étalement urbain, qu'a permis et même encouragé l'abondance d'un pétrole bon marché. Les dernières décennies du XXe siècle ont été celles de «la ville à la campagne», de l'envie de vivre à la périphérie des zones urbaines, en habitat individuel, tout en conservant une activité professionnelle dans les centres-villes. Cet étalement urbain a d'abord envahi les zones maraîchères qui entouraient les villes, puis a mité tous les espaces naturels entre elles. Il a entraîné la multiplication des véhicules individuels et la construction de milliers (de millions !) de logements mal isolés et grands consommateurs d'énergie pour leur chauffage et leur climatisation. Le phénomène doit aujourd'hui s'inverser. Il appartient aux responsables politiques, s'appuyant sur les réflexions et travaux des urbanistes et des architectes, de repe