Pascal Besuelle se tient droit, mains dans le dos : pose de footballeur dans une salle d'audience. Sa main gauche serre son poing droit à s'en faire blanchir les phalanges. Il n'a pas le physique d'un athlète, pourtant. Dodu, la sueur pointant le long des branches de ses lunettes, il inspire la bonhomie. La salle est comble. Les gendarmes laissent entrer le public au compte-gouttes. Du «jamais vu à Coutances» à en croire les gardiens de la paix en grande conversation à l'entrée. Dehors, drapeaux rouges et parvis noir de monde. Un bruit de haut-parleurs parvient parfois jusque dans la chaleur étouffante du palais de justice en ce 8 septembre.
Pascal Besuelle, à la barre : «Ce que je remets en cause, c'est la gestion de la sécurité dans la ville de Saint-Lô.» La présidente, Pascale Viaud, soupire : «La question n'est pas là.» Pour elle, c'est : Pascal Besuelle a-t-il frappé Daniel Vildey, policier, le 19 janvier lors de la manifestation à Saint-Lô (Manche) qui a valu son poste à un préfet ? Pascal Besuelle risque deux mois avec sursis et 700 euros de dommages et intérêts. Il nie tout. Après le procès, il dit qu'il savait que ce genre d'accusation pouvait arriver. «On est conscient des risques qu'on encourt.»
Pascal Besuelle est un enfant de Cherbourg. «Ville portuaire, ville ouvrière, assez peu sensible aux thèses politiques radicales.» Depuis 1977, les habitants votent socialiste. Père architecte qui ne lui dit pas ce qu'il vote, mai