A chaque fois qu’il porte la tasse de thé vert jusqu’à ses lèvres, on a la sensation que son poignet va se briser. Lorsqu’il est arrivé au café, en claudiquant, on l’a reconnu à sa silhouette fluette et ses traits androgynes. Brun avec de grands yeux verts, le visage anguleux et d’épais sourcils, Arthur, 31 ans, en paraît dix de moins. Le jeune homme est né avec une ambiguïté sexuelle. A dominante féminine certes, puisqu’il possédait un vagin. Mais un pénis aussi. Ou un clitoris hypertrophié. Tout dépend du point de vue. A l’époque, les médecins ont tranché pour le sexe féminin. Coupé, le bout en trop. Mauvaise pioche : plus de vingt ans après, Arthur s’est fixé au masculin. Il vient de créer une association de soutien aux intersexués.
L'hermaphrodite, c'est d'abord une légende. Fils du dieu Hermès et de la déesse Aphrodite, Hermaphrodite hérite de leur beauté et des deux sexes. Mi-homme, mi-femme. Un mythe intrigant relancé au mois d'août à Berlin, lors des championnats du monde d'athlétisme, autour du cas Caster Semenya. La voix masculine et le corps puissant de l'athlète sud-africaine, reine du 800 m, ont suffi à lancer la polémique sur son identité sexuelle féminine. Loin du terme poétique de la mythologie grecque, la médecine d'aujourd'hui parle, elle, de «désordres du développement sexuel». Chaque année, environ 200 personnes naissent avec une ambiguïté génitale. C'est peu au vu des 800 000 naissances annuelles en France.
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