Menu
Libération
Reportage

«Ça va marcher un mois»

Article réservé aux abonnés
Au lycée Alfred-Costes de Bobigny, deux classes sont concernées par la mesure :
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

Pause de midi au lycée Alfred-Costes de Bobigny (Seine-Saint-Denis). La première année de bac pro Electrotechnique sort, en casquettes-capuches sous la pluie battante. Ce matin, ils étaient «15 sur 26, a compté Okan, 18 ans, c'est tout le temps comme ça le matin.» Pour tenter d'en finir avec ces classes à moitié vides, le lycée expérimente, à partir de cette semaine, le projet «incitation collective»: une cagnotte attribuée à la classe, alimentée ou réduite tout au long de l'année selon le comportement des élèves (présence, respect, travail…). 2000 euros au départ, jusqu'à 800 euros par mois ensuite et un plafond de 10 000 euros. L'argent récolté financera le passage du code de la route pour chacun.

Le proviseur, qui a déjà instauré des sorties sur circuit automobile pour motiver ses élèves, veut y croire: «Ce sont des gamins qui, souvent orientés par défaut, n'ont pas envie d'être là. On ne peut pas les forcer, alors on va tenter ce projet. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant là-dedans: quand on promet un voyage scolaire à une classe si elle se comporte bien, c'est exactement la même chose.»

A Alfred-Costes, 2 classes sur 26 sont concernées, les plus désertées : électrotechnique et production imprimée. Les intéressés n'ont pas l'air convaincus. «Personne n'y croit, balaie Ludovic, 18 ans, en électrotechnique. Vu comme c'est le bordel, la classe finira l'année avec 10 euros. On peut pas forcer les gens à se lever le matin.»«