L’absentéisme à l’école, le sort des lycéens qui décrochent une place dans des filières cul-de-sac, ou qui décrochent tout court du système scolaire pour prendre la direction du Pôle emploi, sont des sujets suffisamment graves pour ne pas bêler contre «la cagnotte scolaire» de Martin Hirsch sans y regarder de plus près. Les professeurs de vertus républicaines qu’on entend aujourd’hui, qu’ils soient professionnels de l’école ou élus, notamment de gauche, ont souvent sapé les innovations pédagogiques nécessaires à la survie de l’école publique. Leurs cris d’orfraie ne sont donc pas à prendre pour argent comptant. Le bilan ministériel du haut-commissaire plaiderait même pour la prudence: sur le RSA comme sur son plan jeunes, la gauche n’a pas eu grand-chose à lui opposer. Mais là, il s’aventure sur un terrain très glissant. L’ancien responsable d’Emmaüs n’a pas tort quand il explique qu’école et argent font parfois déjà bon ménage, y compris sous les meilleurs préaux républicains. Mais en introduisant la notion d’échange marchand entre le maître et son élève, en troquant la transmission d’un savoir contre une poignée d’euros, il touche à la gratuité fondamentale du dialogue entre l’enseignant et l’enseigné, entre l’adulte qui a appris et l’apprenti adulte. Martin Hirsch se trompe surtout d’époque: ce n’est pas quand l’idée s’installe enfin que le monde n’est pas qu’une marchandise qu’il faut ouvrir davantage les cours de récré aux vents du commerce. Non, trois fois non, l’édu
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