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Libération
Interview

«Il faut arrêter les fausses pudeurs»

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Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse, finance le projet :
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives ainsi qu'à la Jeunesse, finance l'expérimentation de l'académie de Créteil. Interrogé par Libération, il répond aux critiques.

Vous financez une expérimentation mêlant argent et école. N’est-ce pas immoral ?

Sa caractéristique n’est pas de mêler argent et école et nous ne payons pas les élèves. Il n’y a là rien d’immoral. Il s’agit de soutenir des projets collectifs lorsqu’il y a des engagements collectifs. Nous n’avons pas à rougir ou à raser les murs. L’expérimentation a été conçue sur le terrain avec les équipes pédagogiques en liaison avec les proviseurs et non pas dans un cabinet ministériel. Elle est menée parallèlement à d’autres visant aussi le décrochage scolaire, notamment une dans l’académie de Créteil qui fait entrer les parents dans l’école, ou une autre avec l’Agence de lutte contre l’illettrisme. Le fait qu’il y ait un support financier à disposition du projet de classe n’est qu’un élément. A ceux qui poussent des hauts cris, je demande: faut-il supprimer tous les projets impliquant un financement, comme les bourses que l’on alloue à des élèves qui réussissent quelque chose ?

Mais pourquoi mettre de l’argent s’il sert à financer des voyages scolaires que l’on faisait déjà ?

Il faut arrêter les fausses pudeurs: derrière ces séjours, il y a de l’argent, qu’il soit fourni par la Région ou un autre financeur. Cette fois, on indique la somme afin que la classe puisse choisir - financer des ordinateurs, faire un séjour linguistique, etc. Il y a de l’hypocrisie à considérer que lorsqu’on part on voyage, ce n’est pas de l’argent ! Mais il ne faut voir aucune malice: on ne fait pas en