La version de Dominique de Villepin une nouvelle fois mise à mal. L'ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Pierre Bousquet de Florian, 55 ans, actuel préfet du Pas-de-Calais, a été entendu mardi soir jusqu'à 22 heures, sur l'enquête de son ancien service concernant le corbeau de Clearstream. En juillet 2004, les courriers anonymes font la «une» du Point. Le haut fonctionnaire est alors sous l'autorité de Dominique de Villepin, ministre de l'Intérieur. Bousquet est bien placé pour dire ce que le ministre n'a pas fait, et ce qu'il a tu, de juillet à décembre 2004.
Où Villepin transmet des «instructions imprécises» à la DST
C'est en juillet 2004, en attendant un avion sur le tarmac de Villacoublay, que Villepin se tourne vers le préfet Bousquet. «Qu'est-ce que c'est que cette affaire de corbeau de Clearstream ?, lui dit-il, comme s'il n'était au courant de rien. Regarde ce qu'il y a derrière.»«Je ne comprenais pas cette instruction», assure Bousquet qui «ne connaissai[t] pas l'affaire». Il en fait le tour. «Il nous a fallu quelques jours pour récupérer la liste qui était en cause. Nous l'avons regardée sans comprendre le sens de tout ça.»
Bousquet appelle son homologue luxembourgeois. «Spontanément, il m'a dit que ça lui semblait une vieille affaire de documents volés chez Clearstream.» Une liste volée, «réaménagée». Jean-Jacques Martini, l'un des sous-directeurs