Peut-on interdire le voile intégral au nom du «respect de la dignité de la personne humaine» ? Auditionné hier par la mission d'information sur le voile intégral, Rémi Schwartz, conseiller d'Etat, et rapporteur de la commission Stasi dont les travaux ont inspiré la loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l'école, a soufflé quelques pistes aux députés.
La première : l'interdiction du niqab (qui ne laisse apparaître que les yeux) pour «troubles à l'ordre public». Le Conseil d'Etat a reconnu ce motif à plusieurs reprises, rappelle le conseiller. Ainsi, dans le cas d'une Marocaine qui avait déposé une requête contre la décision du consul de France à Marrakech de lui refuser un visa. Or, a tranché le Conseil d'Etat, cette femme ayant refusé de se prêter au contrôle d'identité à l'entrée du consulat en retirant son voile, ce qui lui a valu une interdiction de pénétrer dans les locaux, elle «doit être regardée comme ayant de son propre chef renoncé à présenter une demande de visa». «Le port du voile ou du foulard, par lequel les femmes de confession musulmane peuvent entendre manifester leurs convictions religieuses, peut faire l'objet de restrictions notamment dans l'intérêt de l'ordre public», avait alors commenté le Conseil d'Etat. Cette décision pourrait-elle fonder une interdiction du voile intégral dans l'espace public ? «Il serait très difficile sur le seul terrain de l'ordre public de justifier une interdiction permanente et gén