La décision du tribunal de grande instance de Rennes n’a étonné personne. Hier après-midi, le juge des référés a rejeté la demande de Fabienne Justel, une veuve de 39 ans qui voulait récupérer les paillettes de sperme de son mari décédé, pour se faire inséminer à l’étranger. Dominique Justel, mort d’un cancer en septembre 2008, avait effectué plusieurs dépôts auprès du Cecos (Centre de conservation du sperme) de Rennes au cours de sa maladie.
«C'est une décision que nous accueillons sans aucune surprise, a expliqué Michel Poignard, l'avocat du Cecos. C'est la stricte application de la loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique.» Dans son ordonnance de référé, le tribunal rappelle en effet que «le décès d'un des membres du couple» fait «obstacle à l'insémination ou au transfert des embryons». Le tribunal précise également que la conservation du sperme est «strictement personnelle» et que l'échantillon ne peut «être utilisé qu'avec la personne présente et consentante».
Fabienne Justel, «attristée» par la décision, a annoncé qu'elle allait faire appel. «Je veux avoir l'enfant qu'on voulait tous les deux», avait affirmé la veuve, rencontrée début septembre par Libération. Lors de l'audience, le 23 septembre, son avocat Gilbert Collard avait qualifié d'«indiscutable» la «volonté de procréer entre les deux époux».
La question de l’insémination postmortem avait été largement dé