Ils sont des milliers à être satellisés sur le territoire de l’Union européenne. De nationalité afghane, ils errent, nomades sans droits. Cela dure depuis de longues années. Le problème est-il à ce point complexe que l’Europe renonce à définir une stratégie commune de protection, laissant les Etats se fourvoyer dans des impasses morales et politiques ?
Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, a assorti l’affrètement d’un charter commun avec les Britanniques de certaines conditions, notamment l’exigence d’un retour en sécurité à Kaboul pour les «irréguliers» afghans. Le ministre sait bien que la condition qu’il a posée est impossible à réaliser tant la situation sécuritaire s’y est dégradée.
Si nous sommes plus généreux, nous créerons un appel d’air et serons à la merci des réseaux de passeurs, dit le gouvernement français. Il ajoute : les autres pays européens pratiquent déjà ces renvois vers l’Afghanistan, pourquoi pas nous ? Est-il indispensable de nous aligner sur des pratiques peu respectueuses de la convention européenne des droits de l’homme et qui abaissent les standards de protection européens ? En 2008, 500 personnes ont été renvoyées de force vers l’Afghanistan par des pays européens, la plupart par les Britanniques. Cela a-t-il dissuadé les migrations vers l’Angleterre ? Les Européens doivent renoncer à de tels mauvais projets. Mais que faire, face aux égoïsmes nationaux ? En 2008, 13 497 Afghans ont déposé une demande d’asile en Europe, dont 281 en France. Des mi