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Libération
Interview

«S’ils sont tués, l’expulsion aura été criminelle»

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Françoise Hostalier, députée UMP :
publié le 22 octobre 2009 à 0h00

Députée UMP du Nord, Françoise Hostalier dénonce l’expulsion des trois Afghans, hier, dans un vol franco-britannique.

Eric Besson dit qu’ils ont été renvoyés dans une zone sûre, dans la région de Kaboul. Qu’en pensez-vous ?

Ce n’est pas le problème. Il n’y a pas de zone sûre en Afghanistan, un pays où je me suis rendu à de multiples reprises. Des attentats ont lieu régulièrement à Kaboul, les journalistes s’y font enlever. Il faudrait qu’on m’explique ce que font les militaires français dans ce pays s’il n’est pas en guerre. On y renvoie les migrants à la veille d’un second tour électoral en Afghanistan qui pourrait tourner à la catastrophe. Il y a des vrais risques que cela ne se passe pas bien.

Comment jugez-vous la communication du gouvernement ?

S’il s’agit de retours volontaires, comme l’assure le gouvernement, pourquoi le ministre de l’Immigration ne fait-il pas une conférence de presse avec les trois hommes, avant d’aller les saluer sur le tarmac ? Si on les soutenait dans un projet de vie, de retour dans leur pays natal, pourquoi pas ? Ce qui s’est passé n’est pas correct, ni pour les trois Afghans concernés ni pour les parlementaires français à qui on a tenu des propos contradictoires dans cette affaire.

Eric Besson a assuré que les expulsés bénéficieraient d’un accompagnement sur place.

Ce serait souhaitable. Mais il paraît que le responsable français chargé de cette tâche n’est à Kaboul que depuis trois semaines. Les migrants ont souvent quitté leur pays depuis longtemps, parfois depuis trois ou quatre ans. Ils ont traversé l’Iran, l’Irak, la Turquie… Et on les renvoie à Kaboul. Qu’est-ce qui les attend sur place ? Ils sont peut-être originaires d’une autre région.

Selon Eric Besson, il s’agissait d’envoyer un «signal» aux passeurs…

Il faut certes les identifier et leur mettr