Aujourd’hui, devant la cour d’assises de Douai (Nord), comparaîtra Francis Évrard, kidnappeur et violeur présumé d’un enfant de 5 ans, Enis. Ce procès d’un pédophile récidiviste pourrait relancer une fois encore le débat sur le suivi des criminels sexuels.
Le 15 août 2007, vers 14 h 30, lors d'une braderie à Roubaix, Francis Evrard a enlevé le garçonnet en lui promettant des jouets. Il venait d'être libéré de la prison de Caen, après 18 ans de réclusion criminelle pour viol sur mineur. Les policiers les ont localisés dix heures après, grâce au plan alerte-enlèvement, dans un box de garage où vivait Evrard. La photo de l'enfant et la description du suspect avaient été diffusées au journal de France 3 de 19 heures. Et dès 19 h 30, un cafetier puis un chauffeur de taxi décrivaient Evrard et l'endroit où il s'était fait déposer. L'enfant était dénudé, visiblement drogué. «Nous avons retrouvé Enis en vie, mais nous n'avons pas évité qu'il soit victime de sévices sexuels», reconnaissait Véronique Courtalon, vice-procureure de la République à Lille.
«Plus sévèrement». L'ordonnance de renvoi devant les assises évoque une «pénétration digitale». Evrard n'avoue que des attouchements sexuels. «Il a une position a minima, reconnaît l'enlèvement et la séquestration, mais conteste les faits de viol», s'indigne Me Emmanuel Riglaire, l'avocat d'Enis et de son père. Or, quand les policiers l'arrêtent, ils retrouvent sur Francis Evrard une