Solution simple et, pour ainsi dire, de facilité : on légalise. Tout, la consommation et le commerce. Le marché du cannabis échappe aux dealers ; la qualité des produits est mieux assurée ; la police peut se concentrer sur d’autres tâches. Un homme aussi raisonnable que Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur, plaide en ce sens.
Encore faut-il évaluer les conséquences probables d’une politique aussi libérale. Les pays qui sont allés dans cette direction, Espagne ou Pays-Bas, ne sont guère enthousiastes. Ils tendent même à revenir en arrière. Aussi bien, ils sont placés devant un paradoxe : on lutte contre le tabac, mais on libéralise le cannabis, dont les effets sont nocifs quoique différents. Drôle de politique de santé publique…
Quant au pouvoir des dealers, qui rend la vie insupportable dans certaines zones, est-on si sûr qu’il disparaîtrait avec la légalisation ? La délinquance ne naît pas de l’interdiction. Si tel était le cas, on devrait tout de suite assouplir le code de la route pour réduire le nombre d’accidents. On progresserait sans doute en asséchant le marché du cannabis. Mais cette délinquance se reportera immanquablement sur d’autres produits, franchement dangereux. On voit ainsi que l’alternative entre répression et laisser-faire nous renvoie à un débat simpliste. Il n’y a d’autre solution que de combiner sanction et prévention en évitant le yin et le yang des poncifs libertaires ou sécuritaires. Alors seulement les habitants de certains quartiers pourr