C'est la galaxie chiraquienne dans toute sa splendeur. La liste des 699 «chargés de mission» recrutés entre 1982 et 1996 illustre la vision très extensive que Jacques Chirac avait de la fonction de maire de Paris, bastion pour de plus larges ambitions. Mais aussi son clientélisme à la bonne franquette, distribuant les jobs comme on multiplie les pains.
Les sportifs
Jacques Chirac aime moins le sport que les sportifs. L'escrimeuse Laura Flessel, le judoka Djamel Bourras ou le handballeur Jackson Richardson se sont retrouvés employés municipaux. Le parquet les a exclus du périmètre de l'enquête, en raison de leur «statut de sportif de haut niveau», la ville de Paris, comme d'autres, ayant passé une convention avec le ministère des Sports en vue de soutenir nos athlètes. En revanche, les enquêteurs se sont penchés sur deux collaborateurs de sportifs payés par la mairie. Le premier en faveur de l'alpiniste Christine Janin, saluée par cette lettre de Chirac: «Avec la mairie de Paris comme partenaire, vous avez conçu le formidable projet de devenir la première femme à enchaîner l'ascension des sept plus haut sommet du monde.» Il eut été plus orthodoxe de lui verser une subvention, mais Chirac balaie cette basse considération comptable: le «bénéfice d'un assistant paraissait normal dans le cadre d'un mécénat, l'équivalent de la remise d'une bourse».
La cycliste Jeannie Longo a également bénéficié d'un assistant municipal: Pierre Boué, dit Boué-Merrac (contracti