«Est-ce que vous croyez sérieusement qu'à mon âge, je vais devenir une balance ?» ironise le sénateur Charles Pasqua, dans un entretien au Journal du Dimanche, hier. Sous le choc de sa condamnation à trois ans d'emprisonnement dont un an ferme pour «trafic d'influence et recel» dans l'affaire de l'Angolagate, l'ancien ministre de l'Intérieur souffle le chaud et le froid. Avec une préférence pour le chaud.
«Je suis un animal de combat, déclare-t-il. On m'a cherché, on va me trouver.» Après avoir demandé la levée du secret-défense «sur la totalité de ventes d'armes», il contre-attaque. Le tribunal lui reproche d'avoir «monnayé» son intervention pour faire obtenir en 1996 l'ordre national du mérite à Arcadi Gaydamak, un des marchands d'armes, une association proche du sénateur ayant reçu 1,5 million de francs en retour. «C'est cela, j'aurais "vendu" une médaille ! réagit Pasqua dans le JDD. Mais cela n'a pas de sens.»
L'ancien ministre de l'Intérieur soutient, comme son ancien bras droit Jean-Charles Marchiani, que la décoration d'Arcadi Gaydamak venait récompenser son intervention en faveur de la libération des pilotes français détenus par les Serbes en Bosnie. «C'est grâce à Arcadi Gaydamak que nous avons pu faire libérer nos deux pilotes, déclare-t-il. Le président de la République, Jacques Chirac, et ses collaborateurs le savent bien. Avant la libération des pilotes, Jacques