«Arcadi Gaydamak voulait la Légion d'honneur. J'ai considéré que l'ordre du Mérite était suffisant.» C'est ce qu'a expliqué Charles Pasqua, le 25 novembre 2008, au tribunal correctionnel qui l'interrogeait sur la décoration remise au marchand d'armes russe, le 14 juillet 1996, par son ancien bras droit, l'ex-préfet Jean-Charles Marchiani. Personnage central de l'Angolagate, Gaydamak était, selon l'ancien ministre de l'Intérieur, intervenu de manière décisive dans la libération, en décembre 1995, des deux pilotes français prisonniers des Serbes de Bosnie. «Dès l'origine, il a été question d'accorder à M. Gaydamak une décoration au titre des remerciements du gouvernement français», assurait Pasqua, revenu en 1995 à la tête du conseil général des Hauts-de-Seine. Selon lui, la médaille était méritée, nullement négociée, et encore moins monnayée.
Mais le tribunal n'a pas vraiment cru aux bons et loyaux services du marchand d'armes, qui a pris la fuite dès le début de l'affaire. «Il n'importe que cette décoration ait été la légitime récompense d'une mission accomplie par M. Gaydamak ou qu'à l'inverse elle ait couronné d'honneurs des mérites imaginaires», signale le jugement. L'ancien ministre écope de trois ans de prison, dont un an ferme pour «trafic d'influence».
L'essentiel pour les juges se situait au 24, rue de Penthièvre, près des Champs-Elysées, à Paris, siège du bureau particulier de Pasqua, local de Demain la France, son mouvement politiq