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INTERVIEW

Nouveau-nés: «Il est très rare que l'on décide de ne pas réanimer»

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Après la condamnation d'un hôpital pour «acharnement thérapeutique» sur un enfant né en état de mort apparente, le professeur de pédiatrie Francis Gold revient sur les dilemmes éthiques auxquels sont confrontés les soignants.
par Recueilli par Marie Piquemal
publié le 13 novembre 2009 à 18h56
(mis à jour le 13 novembre 2009 à 18h59)

On l'apprenait jeudi, l'hôpital d'Orange a été condamné pour «acharnement thérapeutique» : les parents d'un enfant sauvé in extremis à la naissance et aujourd'hui lourdement handicapé, demandent réparation, au nom de l'«obstination déraisonnable» des médecins.

Cette affaire met en lumière les dilemmes éthiques auxquels sont régulièrement confrontés les équipes médicales. Pionnier dans le secourisme néonatal, le Pr Francis Gold, praticien responsable du pôle de périnatalité à l'hôpital Trousseau à Paris, revient sur des années de pratique sans cadre légal, avant l'arrivée de la loi Leonetti sur la fin de vie de 2005.

Cette condamnation de l'hôpital public d'Orange vous étonne-t-elle ?

A ma connaissance, c'est une première. Je ne me souviens pas d'une condamnation dans un sens comme dans l'autre: que l'on considère que l'équipe ne s'est pas assez acharnée ou au contraire qu'elle en a trop fait. Pourtant, cela fait plus de quarante ans que l'on pratique la réanimation des nouveau-nés en France -la première unité a ouvert à Paris en 1964. Pendant toutes ces années, il aurait pu y avoir de nombreuses affaires... Il y en a eu très peu au final, comparé aux pays anglo-saxons.

A quel moment et qui décide de réanimer un bébé ?

Le réanimateur est d'abord là pour réanimer. Lors d'un accouchement difficile, il n'y a pas d'hésitation, on a l