Charles Pasqua a peut-être de quoi faire trembler la République, mais il le garde pour lui. «Mon ambition, c'est pas de devenir aujourd'hui le champion de la balance», a-t-il lancé lors de sa conférence de presse, hier, à Paris. «Qu'il y ait eu des rétrocommissions, c'est certain», dit-il. Comme il est sûr qu'un «certain nombre de gens n'a pas oublié de se servir au passage».«Qui ? Monsieur Pasqua ! Qui?» questionnent des journalistes. «Des noms !»«Si vous voulez des noms, faites votre travail…» La voix est lourde, rocailleuse, méridionale. Elle rappelle que Pasqua a débuté dans le pastis et que, chez Elf, on le surnommait «Fernandel» quand il prenait des avions.
«Sordide». Condamné à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme, dans l'Angolagate le 27 octobre, le sénateur riposte. C'est ciblé, gradué. Il s'en prend à Jacques Chirac, récemment renvoyé devant le tribunal correctionnel pour les emplois fictifs de Paris, à Dominique de Villepin, qui vient de sortir du procès Clearstream, mais il épargne Nicolas Sarkozy, le seul, à l'en croire, à ne pas avoir été informé des ventes d'armes à l'Angola. Il annonce le dépôt d'une nouvelle plainte contre Philippe Courroye, magistrat instructeur de l'Angolagate et actuel procureur de Nanterre.
Sa conférence de presse, pourtant, n'était pas partie pour faire pschitt. Les caméras ont envahi la chaussée de la rue Jean-Goujon dans une atmosphère apocalyptique, puis ell