En France, «il n'y a pas de place pour la burqa»,a répété, jeudi, Nicolas Sarkozy. Il faut«très clairement une règle pour dire non à la burqa en France», a ajouté hier Xavier Bertrand. «Est-ce qu'il faut une loi, est-ce qu'un décret suffirait, est-ce que des circulaires suffiraient ?» s'est interrogé le patron de l'UMP. Et, si la France interdisait le voile intégral, quelle serait la réaction des fondamentalistes musulmans ? La mission d'information parlementaire qui planche sur le sujet, n'a pas fini ses travaux. Mais son président, le député du Rhône, André Gerin, a déclaré à la Croix qu'il réfléchissait à une «grande loi à caractère symbolique», contre «toutes les situations contraintes dont sont victimes, en particulier, les jeunes femmes». Doctorant à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Samir Amghar achève, sous la direction d'Olivier Roy, une thèse «comparative entre les mouvements salafis et ahbaches en France» qu'il va soutenir en décembre. Il nous livre son analyse.
Comment les musulmans réagiraient-ils à une interdiction du voile intégral ?
Plusieurs scénarios sont possibles : certaines femmes seront sans doute incitées à quitter la France pour aller vivre en Arabie Saoudite ou dans un pays musulman. D'autres se soumettront. Certaines refuseront de l'enlever et resteront chez elles. Il ne faut pas ignorer non plus qu'existe une potentialité radicale chez les salafis. Pour l'ensemble des musulmans, l'effet sera contre-productif. La loi 2004 in