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Libération

La police de Marignane suspectée dans un décès

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justice. Un jeune homme est mort asphyxié lors de son interpellation en 2004. L’instruction redémarre.
publié le 1er décembre 2009 à 0h00

Des policiers du commissariat de Marignane (Bouches-du-Rhône) ont-ils provoqué la mort d'un homme en lui comprimant le thorax pour l'immobiliser, jusqu'à l'asphyxier ? La question se pose depuis le décès de Karim Aouad, 30 ans. Pour son avocat, MClément Dalançon, «les policiers ont tué Karim. La justice doit maintenant déterminer le caractère volontaire ou non des violences».

Le 20 février 2004, il est retrouvé par un habitant de Marignane dans son jardin. Karim Aouad est blessé, comme après une bagarre, et semble «incohérent».«Il n'avait pas toute sa raison», selon l'habitant, qui pense qu'il «a eu des ennuis» et s'est réfugié chez lui «pour se remettre en état». Les policiers arrivent, l'interpellent et se méfient : éducateur sportif, pratiquant le karaté, Karim Aouad est atteint de «schizophrénie paranoïde». Quand il ne prend plus ses médicaments, il entre dans des crises violentes. En 2002, le GIPN (Groupe d'intervention de la police nationale) a dû intervenir deux fois, à son domicile de Gignac (au sud de Marignane), pour une hospitalisation d'office, faisant même usage de flash-ball.

Rien de tel en ce 20 février 2004. Aouad semble perdu et répète en boucle : «Il m'a fracassé, il m'a fracassé.» Dans la voiture de police, il ne cesse de réclamer : «Amenez-moi au commissariat !» Alors qu'on l'y conduit. C'est là que tout dérape. Appelés pour un placement en milieu psychiatrique, les pompier