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«Nous faisons le pari inverse du CV anonyme»

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Un cabinet de recrutement associatif, Mozaïk RH, a présenté 130 jeunes issus des quartiers défavorisés à de grandes entreprises.
publié le 4 décembre 2009 à 19h10
(mis à jour le 4 décembre 2009 à 19h16)

L’Oréal, Adeco, Areva, GDF-Suez, Danone, Cap Gemini, Aegis Medias: pour les 130 jeunes issus des quartiers populaires présents, vendredi, au Comptoir général, près de la place de République à Paris, l’occasion était unique de faire valoir ses compétences, et de tordre le cou aux préjugés tenaces dont ils font l’objet auprès des recruteurs.

Pour la plupart issus de l’immigration, ils ont grandi en banlieue parisienne, ou à la périphérie des grandes villes françaises, et sont aujourd’hui étudiants en master ou en écoles de commerce. Des jeunes accrocheurs, qui pour beaucoup ont financé leurs études à coups de petits boulots, mais qui ont du mal à trouver des stages.

"J’ai déposé un CV sur le site Internet de L’Oréal, et trois jours après la réponse était négative", confie Charlotte, qui réside à Drancy, en Seine Saint-Denis. "La fac de Paris XIII, à Villetaneuse, où j’étudie est mal cotée alors que les formations sont de bonne qualité."

Ces jeunes ont été présélectionnés et coachés par un cabinet de recrutement associatif, Mozaïk RH, qui veut faire la jonction entre les étudiants issus des quartiers et les grandes entreprises.

"Nous faisons le pari inverse du CV anonyme prôné par le Commissaire à la diversité, Yazid Sabeg: nous les présentons aux entreprises tels qu’ils sont, explique Alix Hauvette. Ils représentent la société de demain."

Du côté des entreprises, on a bien conscience de la nécessité de s’ouvrir, cahin caha, à la "diversité": "Les talents sont partout", dit un respo