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Libération

Les gardes à vue dans la mire des avocats

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Le bâtonnier de Paris lance un appel contre les méthodes policières.
publié le 5 décembre 2009 à 0h00

Le bâtonnier de Paris sort de sa réserve. Il bout intérieurement. Mais Christian Charrière-Bournazel ne se départira pas de son habituel «sens de la tenue». Il restera courtois. Lundi matin, le porte-parole de 21 000 avocats va lancer, à Paris, un appel destiné à dénoncer les conditions de la garde à vue en France, avec un débat autour de la question «Police-justice : contrôle ou connivence ?» Des parlementaires comme le député socialiste André Vallini, Benoît Hamon, porte-parole du PS, des associations de défense des droits de l'homme comme le Mrap et la Licra sont attendus à ce raout qui devrait compter une belle brochette d'avocats, de magistrats et même des policiers.

La garde à vue devrait rester, selon le bâtonnier, une privation de liberté strictement exceptionnelle. «L'avocat doit être présent tout au long de la durée de la garde à vue, assister aux interrogatoires», écrit le bâtonnier dans le Bulletin du barreau de Paris. Avant d'ajouter : «Toute la stratégie de la garde à vue consiste à malmener le corps.» Christian Charrière-Bournazel voudrait qu'on s'aperçoive enfin que la patrie des droits de l'homme est écrasée par un «héritage qu'elle n'a plus la force de porter». Un héritage dont elle se passerait bien. Il suffit de lire les témoignages sur les gardes à vue dans des locaux «insalubres et indignes» pour s'en convaincre. Alvaro Gil-Robles, commissaire européen qui en a fait la tournée, n'a rien vu de pareil,