Menu
Libération

Traitée «comme un animal»

Article réservé aux abonnés
Le 16 novembre, l’avocate Caroline Wassermann a été retenue huit heures par la police de Meaux.
publié le 5 décembre 2009 à 0h00

Depuis ses huit heures de garde à vue, elle fait des cauchemars dans lesquels elle voit des camions de flics partout. Pourtant, elle n'a rien «contre la police a priori, ils font un super boulot d'investigation, des filatures pendant des heures». Elle, c'est Caroline Wassermann, pétulante avocate, la quarantaine. Elle parle assez vite, avec passion et émotion, de ce qui lui est arrivé. Elle est souvent interrompue par son portable, qui sonne la musique des Tontons flingueurs. Caroline Wassermann a bien conscience d'être «une petite blonde avec son balayage et ses chaussures Gucci». Est-ce ce modèle-là à qui les policiers ont voulu donner une leçon ? Elle leur a expliqué qu'ils manquaient de «respect à la robe» qu'elle portait alors qu'on l'interrogeait sur une affaire de violation du secret professionnel. Son métier, elle le rappelle, c'est d'utiliser le code, la loi, les textes pour éviter que le client ait des ennuis, mais,«quand on entre dans un commissariat, il n'y a plus de respect basique de la personne».

Quel respect ? Son avocat, Me Bernard Benaïem, raconte ce qu'il a vu à son arrivée au commissariat de Meaux (Seine-et-Marne) le 16 novembre à 10 h 15. «Elle est entourée de quatre policiers, les menottes sont accrochées au banc, ils l'emmènent dans une salle. La femme policier ressort avec un soutien-gorge, qu'elle jette nonchalamment sur le bureau en disant quelque chose comme :"Elle va pas continuer