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Libération

Deux maîtres-chiens en grève de la faim

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Sans-papiers . Soutenus par SUD rail, Boubacar Diarra et Sekouh Bah réclament une régularisation.
publié le 31 décembre 2009 à 0h00

Ils ne sont plus que deux. Allongés toute la journée sur des matelas posés à même le sol. Des néons éclairent la cave des locaux de SUD rail où ils ont couché quelques tables pour un peu d’intimité. Boubacar Diarra (33 ans) et Sekouh Bah (28 ans) faisaient partie des 38 maîtres-chiens sans papiers de la SNCF. Ces deux Maliens ont lutté pendant des mois pour obtenir des papiers. Ils travaillaient pour un sous-traitant de la SNCF qui aurait sous-traité lui-même auprès de nombreuses entreprises. Des poupées russes qui menaient à un boulot de maître-chien sous-payé.

L’affaire était remontée (après des mois de lutte) jusqu’aux oreilles du ministre de l’Immigration, Eric Besson, qui avait transmis le dossier à la justice. SUD rail, soutenu par le ministère, avait exigé la régularisation des 38. L’affaire semblait entendue.

Mais leurs papiers, les deux maîtres-chiens les ont attendus et ils ne sont pas venus, contrairement à ceux de leurs 36 camarades qui travaillent désormais légalement, en majorité pour Effia, un sous-traitant de la SNCF.

Boubacar Diarra raconte que depuis un an qu'il est en grève, il ne gagne plus rien. «Je dois 4 000 euros pour le loyer et j'ai une femme et des enfants au Mali.» Alors il a entamé la dernière ligne droite le 14 décembre : une grève de la faim. Le 15, Sekouh Bah lui a emboîté le pas. SUD rail s'est trouvé devant le fait accompli et a finalement décidé de les soutenir. Selon leur médecin, ils ont perdu dix kilos chacun.

Que s'est-il passé ? P