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Diversité

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Ses Blacks, ses Beurs, mais aussi ses handicapés, ses gays… la diversité, c’est surtout l’histoire d’une lutte contre les discriminations.
publié le 31 décembre 2009 à 0h00

Dans les années 80, on disait «les Beurs». Le mot venait du verlan, des cités, des jeunes. Il était réducteur. Au fond, semblait-on estimer, qui d'autre pouvait se retrouver en butte à l'exclusion ? Bien d'autres en fait. Les textes ont successivement condamné les discriminations liées au sexe, puis aux mœurs, à l'état de santé ou au handicap, aux orientations politiques ou syndicales. Mais le vrai pas, c'est l'Europe qui l'a fait franchir à la France. Comme souvent sur les questions de société, l'Union a une longueur d'avance sur les nations. Début 2000, une directive exige que les Etats se dotent d'une autorité indépendante de lutte contre les discriminations. Avec la création de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), en 2004, le mot «diversité» apparaît dans le champ du discours public. Et aussi dans celui du patronat : désireux d'éviter toute législation contraignante, les grands groupes et les organisations patronales se dotent de chartes de la diversité, engagement de pure bonne volonté.

La société française assume-t-elle pour autant sa diversité ? En 2006, la loi légalise le testing, cette pratique de vérification masquée des éventuelles discriminations. Mais n’autorise pas le décompte de la diversité. Les statistiques «ethniques» restent taboues. Quant au chef de l’Etat, qui semblait être un défenseur de la diversité lorsqu’il allait jusqu’à évoquer la discrimination positive au début de son mandat, il n’en parle plus