La semaine dernière, le chantier de la Grande Mosquée de Strasbourg était à l'arrêt. Rien de grave, simple conséquence de la vague de temps froid. «Nous avons traversé des turbulences, mais finalement la mosquée se fera, Inch'Allah», proclame Fouad Douai, le gérant de la Société civile immobilière (SCI) qui assure la maîtrise d'ouvrage du projet. Si tout va bien, les travaux pourraient même être achevés en fin d'année, estime-t-il. En novembre, plusieurs centaines de fidèles ont déjà pu assister à la pose de la coupole, haute de 20 mètres. Une étape symbolique de l'avancement du chantier, situé aux portes du centre-ville.
Pour les musulmans de Strasbourg, qui représentent 10 % de la population, les grandes dates du projet rappellent qu'il fut semé d'embûches. Délibération municipale en 1999, pose de la première pierre en 2004, début des travaux en 2006 seulement… Arrivés au pouvoir lors de l'alternance municipale de 2001, Fabienne Keller et Robert Grossmann (UMP) ont gelé l'instruction du permis de construire initial. Leur feu vert n'a été accordé qu'au prix d'une révision à la baisse du projet dessiné par l'architecte italien Paolo Portoghesi : ses espaces culturels et son minaret ont été supprimés. Il a, de plus, été soumis à des impératifs politiques : refus de la participation financière d'Etats étrangers et volonté d'imposer le français comme langue du culte. Autre difficulté majeure, l'interruption des travaux pendant plus d'un an à compter de fin 2007. En caus