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Libération
Enquête

Hausse des loyers, la facture sociale

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La Fondation Abbé Pierre dénonce l’explosion du coût du logement qui touche les ménages les plus modestes.
publié le 1er février 2010 à 0h00

Longtemps révélateur de disparités sociales, le logement est devenu au fil de la dernière décennie le «générateur» de «nouvelles inégalités» pointe le rapport sur «L'état du mal-logement en France» de la Fondation Abbé Pierre, rendu public aujourd'hui. Inégalités d'accès au logement tout d'abord, sur fond de précarité économique : les bailleurs exigent des revenus solides et pérennes, alors que l'emploi se précarise. Et aussi inégalités de maintien dans le logement. «La progression limitée des revenus génère des fragilités […] et une insécurité résidentielle nouvelle» pour les catégories modestes ou même moyennes, pointe le document. Les dépenses contraintes liées au logement (le loyer mais aussi le chauffage, l'électricité, l'eau…) se sont envolées au cours des dix dernières années. Ces postes vampirisent «en moyenne 48%» du budget des «ménages aux revenus les plus faibles». Toutes catégories sociales confondues, le logement est devenu le premier poste de dépenses, loin devant l'alimentation, l'habillement ou les transports. Il représente en moyenne 26% des dépenses d'un foyer.

Le budget moyen que consacrent les ménages français pour se loger «est passé de 7 890 euros par an en 2002 à 9 700 euros en 2007», souligne la Fondation. Soit «une augmentation de 23%» nettement supérieure à l’inflation. D’où une montée en flèche des impayés de loyers. Avant même que la crise financière ne survienne, 1,7 million de locataires (sur 11,6