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TRIBUNE

La candidate du NPA, son foulard et ce que Besancenot en dit

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par Dounia Bouzar, Anthropologue
publié le 8 février 2010 à 0h00

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot présente, en quatrième position de sa liste départementale du Vaucluse, une candidate qui porte un foulard par conviction religieuse (Libérationdu 5 février). Sortant à peine d'un débat passionné, pour ne pas dire passionnel, sur la burqa, les élus de gauche et de droite reprennent les mêmes arguments pour exprimer leur indignation : négation des droits des femmes, outrage à la laïcité, communautarisme… L'amalgame entre la burqa (vêtement prôné par des groupuscules radicaux et sectaires) et l'islam, tant craint par les musulmans de France, ne risque pas de s'éteindre. Pourtant, si la burqa détruit clairement l'identité de la personne, le foulard ne détermine pas toujours la femme qui le porte. Ici, la candidate du NPA se dit «féministe et laïque».

Adhérer aux valeurs de la République française, c'est en ce moment d'abord se reconnaître dans la laïcité, c'est-à-dire accepter l'idée que «ma liberté de croire s'arrête où commence ta liberté de ne pas croire», et vice versa. A fortiori, si l'on veut représenter le peuple français, il s'agit d'accepter que toutes les visions du monde se valent. Mais en quoi avoir un signe religieux serait la preuve de ne pas être laïque ? On peut être à la fois musulman et laïque si l'on ne considère pas l'islam comme supérieur au reste du monde ; et osons rappeler que l'on peut être athée et non laïque, si l'on veut imposer son athéisme aux autres. La bonne que