Ibrahima Diallo a 54 ans. Il vit à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dans un F5 avec ses deux femmes, Aïssata et Djeneba, et leurs 13 enfants. Ibrahima a choisi d'épouser plusieurs femmes «parce que c'est la coutume ; que l'islam l'autorise, mais surtout parce que j'ai beaucoup de plaisir à avoir une très grande famille et plein de monde chez moi».
En plus de la famille, les Diallo reçoivent aujourd'hui des cousins et des amis des enfants, invités à partager le foyo, couscous malien à base de semoule de mil. Chauffeur-livreur, Ibrahima gagne 1 500 euros par mois, auxquels viennent s'ajouter 1 000 euros d'allocations familiales. «C'est parfois difficile, mais j'assume mon choix», assure-t-il. L'homme parvient même à mettre un peu de côté pour son village au Mali, où vit une troisième femme, la veuve de son frère, qu'il a épousée par tradition mais avec laquelle il n'a pas d'enfant. Ibrahima n'ignore pas que la question des allocations est épineuse. A ses yeux, elle constitue la raison principale pour laquelle la polygamie est interdite en France : «Quand je suis né, le Mali était français et ça n'embêtait personne qu'on épouse plusieurs femmes.»
Inquiétudes et fantasmes
Une grande majorité des polygames vivant en France sont originaires de ce pays, d’autres viennent du Sénégal ou de la Mauritanie, très peu du Maghreb. Contrairement à ses épouses, Ibrahima n’a pas la nationalité française.
Affable et chaleureux, l'homme élude les questions lorsqu'on évoque la place et la