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Libération
Enquête

Les hôpitaux de Paris passés au scalpel

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Le personnel soignant de l’Assistance publique est abattu par les restructurations annoncées.
Entrée principale de l'hôpital de l'Hôtel Dieu à Paris, le 23 juillet 2009. (Photo Benjamin Gavaudo. AFP)
publié le 12 février 2010 à 0h00

Ils sont sonnés. «Evidemment, ce serait obscène de se comparer aux ouvriers de Continental, car on est protégés par notre statut. Mais on a le même sentiment d'abattement», explique, presque en larmes, une infirmière.

Menacé de voir fermer tous ses services spécialisés, l'hôpital pédiatrique Trousseau à Paris est à terre, blessé, mais aussi sous haute garde : la direction a interdit aux personnels de parler. Ces derniers hésitent. Puis se moquent des consignes. «Vous ne vous rendez pas compte, cela fait plus de vingt ans que je suis ici, à monter une équipe de haut niveau. Et on nous dit que c'est fini», raconte une infirmière. Un jeune interne : «Je ne comprends pas. Durant mes études, on m'a dit que le progrès médical, cela existait, qu'il fallait améliorer les prises en charge. Et là, qu'est ce que je vois ? On régresse. Hier, un enfant pleurait de douleur, mais personne ne pouvait y aller.»

Le professeur Noël Garabédian, chef de service et président de la commission médicale de l'hôpital, argumente : «Je veux bien tout entendre mais qu'on nous donne des chiffres, qu'on nous explique.» Puis : «Où est la cohérence ? A Trousseau, on fait plus de 6 000 accouchements. Quand il y a eu la pose de la première pierre de la nouvelle maternité par Philippe Douste-Blazy [en 2005, ndlr], le ministre nous a dit combien c'était important que cette maternité ultramoderne soit adossée à un hôpital de pédiatrie spécialisé. Trois ans