Le professeur Jean-Yves Fagon occupe le poste clé de directeur de la politique médicale à l’Assistance Publique de Paris. Il explique le plan de restructuration de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Toucher à l’AP, tâche impossible ?
Cela bouge. Depuis deux mois, l’ambiance a changé. On prend des décisions. Mais avait-on le choix ? Il y a 37 sites à l’AP-HP. Les rénover tous ? Impossible. Garder sept universités de médecine ? C’est trop. Tout le monde le sait. Ne rien faire, c’est notre mort avec la démographie médicale : des disciplines vont perdre jusqu’à 30% de leurs effectifs en cinq ans. De plus, les prises en charge ont changé : dans le cas du VIH, par exemple, on n’hospitalise quasiment plus.
Que proposez-vous ?
Une première phase avec la constitution des groupes hospitaliers. Il y en aura 12. On a défini une offre de soins en trois axes : un socle d'activités indispensables dans chaque groupe hospitalier avec tout ce qu'il faut de disciplines et des plateaux techniques. Il y a ensuite les activités hors du commun : a-t-on besoin, par exemple, de six centres de greffes hépatiques à Paris ? Peut-on les regrouper ? On va en débattre. Et entre ces deux axes, des activités sont à réorganiser. Exemple, dans le nord de Paris : les hôpitaux Bichat et Beaujon [à Clichy, ndlr] doivent être rénovés. Cela coûte moins cher de bâtir un seul hôpital, flambant neuf. Enfin, il faut coopérer avec les autres grands hôpitaux d'Ile-de-France.
Cette réforme met à mal la proximité…
Vu l’offre de soins, la question de la proximité à Paris se pose différemment. E