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Libération
Interview

«Etudier les fins de vie médicalisées»

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Questions à Régis Aubry chef de service de soins palliatifs à l’hôpital de Besançon
publié le 18 février 2010 à 0h00

Régis Aubry va être nommé président du tout nouvel Observatoire de la fin de vie créé par le ministère de la Santé.

Un Observatoire de la fin de vie, pour faire quoi ?

D’abord, un constat : on ne sait pas comment et dans quelles conditions les gens meurent en France. Nous allons donc observer les conditions et les pratiques autour de la fin de vie. Mais aussi communiquer autour de la loi Leonetti qui donne un cadre à la fin de vie médicalisée, faciliter la recherche en matière d’éthique et de fin de vie. Et enfin, travailler autour d’une harmonisation européenne.

N’est-ce pas un peu vague ?

Non. Par exemple, j’ai à cœur de connaître et de pouvoir quantifier toutes les situations exceptionnelles qui défrayent la chronique. Y en a-t-il beaucoup ? Il faut arrêter d’être dans l’inconnu. Et sortir de l’effet de loupe sur des situations qui sont, à un moment, fortement médiatisées.

On dit que la loi Leonetti reste mal connue, en particulier chez les professionnels de santé…

J’ai le sentiment qu’on progresse, en particulier dans les secteurs de la réanimation. Mais bien des questions demeurent, comme la chronicisation des maladies aiguës en neurologie et en cancérologie. Que faire ? Il faut réfléchir à la survie que l’on provoque. L’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation chez certains patients est possible : c’est complexe, cela reste méconnu et, en même temps, on a vu le poids très fort des représentations que l’on peut avoir de ce type de décisions. C’est la même chose pour la sédation terminale, c’est-à-dire une sédation qui endort complètement le patient en attendant son décès éventuel. J’avais demandé à une quinzaine de sociétés savantes de trav