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«C’est allé très vite, il y avait tellement d’eau…»

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Pris entre des vents violents et d’importantes marées, des habitants de Charente-Maritime racontent le chaos qui s’est abattu sur eux.
publié le 1er mars 2010 à 0h00

La semaine débute par un grand déblayage, pour Jeanne, 54 ans, en poste à La Rochelle, et dont le bureau a été littéralement dévasté. «Nous sommes en bord de mer, face à une digue, et c'est la bérézina», raconte-t-elle. «Je ne sais pas comment on va faire. Les baies vitrées ont complètement explosé, les vagues sont rentrées, il a dû y avoir un mètre d'eau à l'intérieur, on voit les traces, et tout est foutu. Les ordinateurs sont morts. Les cloisons ont été arrachées, les armoires ont été emportées et ont changé de bureau.»

Touchée au cœur de la nuit, la Charente-Maritime a subi la conjonction de vents violents, dépassant 130 km/h, et de marées particulièrement importantes, faisant céder les digues. «Certaines zones ont été submergées à des niveaux jamais connus», souligne Julien Charles, le secrétaire général de la préfecture. «L'île de Ré a été coupée en trois par la mer, les personnes sont montées sur les toits et ont dû être hélitreuillées, il a fallu faire face à des opérations de secours assez lourdes.»

«Choqués». Six victimes sont mortes noyées et, hier soir, une grand-mère et sa petite-fille, étaient toujours portées disparues. A la mi-journée, la moitié du département était sans électricité. Les sapeurs pompiers ont reçu le renfort de 378 hommes arrivés en urgence. «Notre priorité, désormais, c'est de s'assurer que les personnes recueillies ne manquent de rien», poursuit-on à la préfecture. Une trentaine de