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La Leche League : au nom du lait maternel

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Dogme. Créé aux Etats-Unis, en 1956, par des mères au foyer catholiques, le mouvement est soutenu par l’OMS et l’Unicef.
publié le 1er mars 2010 à 0h00

«Nous sommes constamment attaquées, mais rarement par des féministes», confie, un brin dépitée, la responsable des relations publiques de la Leche League (LLL), basée à Schaumburg, dans l'Illinois. Comme les représentants français de l'association de soutien à l'allaitement maternel, Loretta McCallister s'étonne de voir LLL taxée d'antiféminisme par la philosophe Elisabeth Badinter, dans son dernier opus. «Nous sommes une association apolitique et non confessionnelle, fournissant aux femmes qui le désirent une information objective, étayée par l'expérience de nombreuses mères et les données scientifiques les plus récentes, afin de les accompagner dans leur projet d'allaitement», affirme LLL dans un communiqué se voulant une réponse aux attaques de Badinter. Et de relever, dans son ouvrage, des «amalgames regrettables», comme l'évocation de dix «commandements» attribués à l'association.

Ces injonctions inspirées du décalogue biblique viennent en fait d'un site américain alternatif, Alternamoms, qui cite LLL. Loretta McCallister insiste : «Nous offrons des informations, pas des dictats.» Ce n'est pas la première fois que LLL est accusée de tomber dans le dogmatisme.

Les 15 000 membres que compte l'association dans le monde (350 en France), sont essentiellement des mères au foyer. Dans son édition de 1981, le manuel de LLL recommande ainsi aux jeunes mamans qui aimeraient travailler : «Si vous pouvez l'éviter, ne le faites pas.»