L'île de Ré a baissé sa garde face à la mer. Vulnérables, les habitants tentent de colmater les brèches pour faire face aux très forts coefficients de marée d'hier et d'aujourd'hui. Dans la nuit de samedi à dimanche, les vagues ont fracassé les digues du nord. «C'est apocalyptique, on dirait que les remblais ont été bombardés», décrit un ostréiculteur. Des pans entiers de l'épais bouclier de béton ont été arrachés. Par endroits, l'ouvrage est même pulvérisé sur plusieurs mètres de hauteur. La mer s'est engouffrée, déracinant les arbres de part et d'autre de la route. Elle a envahi les champs et les marais et inondé une bonne partie de la commune d'Ars-en-Ré.
«Humilité». Hier après-midi, le maire, Jean-Louis Olivier, a enfilé ses bottes et s'activait pour que les trous soient bouchés au plus vite. «On fait du transport de gravats et on attend des blocs de pierre dans la journée», explique-t-il, en pleine effervescence. Les engins de terrassement défilent pour renforcer la structure et les curieux se mêlent au ballet, appareil photo en poche, giflés par les bourrasques. «Ça fait peur, c'est là qu'on apprend ce que c'est que l'humilité», commente un îlien réfugié au café. Evelyne, la boulangère, parle d'un «mini raz de marée». Dans sa commune, plus au sud, «on a retrouvé des poissons de mer à la Poste et des coquilles d'huîtres dans les rues».
Quand la conversation baisse d'un ton, le mot court aussi que les digues n'é