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Libération

Bavure au flash-ball : un policier mis en examen

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justice . Lors d’une manifestation à Nantes en 2007, un adolescent avait été atteint au visage et éborgné.
publié le 6 mars 2010 à 0h00

Un policier suspecté d'avoir éborgné un lycéen de 16 ans avec un flash-ball de grande puissance, lors d'une manifestation à Nantes (Loire-Atlantique) fin 2007 a enfin été mis en examen par lettre pour «violence volontaire avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique». Selon Me Franck Boëzec, les parents de Pierre D. qui bataillent depuis plus de deux ans, vont maintenant «réclamer la mise en examen du supérieur de ce gardien de la paix qui lui a donné l'ordre de tirer» avec cette arme dite «non létale» mais dangereuse. Pour Luc Douillard, père de la victime et professeur d'histoire, «la responsabilité de la hiérarchie policière et préfectorale est écrasante dans ce dossier».

Ce 27 novembre 2007, des lycéens mineurs manifestent à Nantes contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités puis franchissent les grilles du rectorat. Les forces de l'ordre les évacuent manu militari, à coups de matraque. En réponse, certains jeunes lancent des cailloux. Comme les autres, Pierre D. sweat bleu-gris à capuche et écharpe noire sur la bouche, se fait éjecter. Il se trouve donc à l'extérieur du rectorat, non loin des grilles lorsqu'il reçoit une balle en caoutchouc en plein dans l'œil droit. C'est un policier en uniforme étrangement casqué et cagoulé qui a tiré à dix ou quinze mètres de distance avec une arme jaune et noire à un seul canon, un lanceur de balles de défense 40 mm (LBD) sept fois plus puissant qu'un simple flash