Son mariage à l'automne a fait trembler la blogosphère, et pour cause : Jessica Valenti incarne depuis six ans aux Etats-Unis une nouvelle mouvance de jeunes féministes refusant tout compromis, avec la Toile pour champ d'action. Devant l'importance des réactions à ses noces, la fondatrice de Feministing.com - le média féministe le plus populaire avec 600 000 visiteurs par mois -, s'est fendue d'un «droit de réponse» dans le quotidien britannique The Guardian. «Ne sous-estimez jamais le pouvoir de l'amour», claironne ainsi pour sa défense la jeune new-yorkaise de 31 ans. Son heureux élu, un journaliste, «s'identifie lui-même à un féministe, rendant le partage des tâches dans notre couple d'autant plus équitable».
Jessica fonctionne à contre-courant de la tradition patriarcale depuis l'adolescence. «J'étais une jeune fille exubérante et opiniâtre», raconte la jeune activiste, qui vient de rejoindre le classement du Daily Beast des 25 plus grands journalistes de gauche. Quand elle décide d'étudier l'histoire du féminisme, c'est dans un contexte familial bien particulier : elle désespérait de voir sa mère, qui n'avait pas fait d'études, s'user aux tâches ménagères. Cette figure maternelle à la peine est l'une des raisons pour lesquelles elle n'a pas poursuivi ses études après le master. «D'emblée, j'ai compris que le féminisme académique n'était pas fait pour moi», confie celle qui a fait le choix d'un activisme en ligne, seul moyen, d